Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Terre d'accueil je t'écris, à la Pointe Noire
18 septembre 2011

Premiers balbutiements...

Le temps n'est jamais pressé ici et il faut apprendre à attendre. Nous vivons en appartement depuis notre arrivée, en attendant nos meubles. Et il faut apprivoiser les déceptions. "Ce sera vendredi le déménagement." Les contre-temps sont nombreux à se bousculer au portillon. Vendredi arrive mais le déménagement a oublié de se lever. "Dossou". "En retard" en Mounoukoutouba, le dialecte local. Ou un autre dialecte, je n'en suis pas sûre. Alors, ce sera mardi. Inch'Allah.

La première semaine, je suis allée au marché du Plateau, décidée à apprivoiser la ville rapidement. C'est en haut de la ville. L'avenue principale, avenue Charles de Gaulle, de ce que j'en ai vu pour le moment, part de la Gare et monte. En haut, le Plateau. On m'a conseillé de ne pas entrer, d'acheter à l'extérieur mes fruits & légumes. Eléa, 8 ans et demi, est avec moi. Elle court en arrière, se réfugier dans la voiture, les odeurs sont trop fortes.

Le week-end, nous sommes retournés au Plateau et elle est restée. Elle apprend donc. Elle s'intègre donc. Et hier aussi, nous y étions mais pas pour les fruits & légumes, pour flâner, faire développer des photos, s'arrêter à la terrasse d'un café qui s'appelle parisien mais qui est tenu par des libanais.

En fait, je ne vais plus au marché, les fruits & légumes se trouvent partout, sur les têtes des mamans congolaises, au coin de la rue, sur des guitounes, ambulants, dans les mains de cette maman qui porte son bébé dans le dos. Je fais mon marché en bas de chez nous ou à la sortie de l'école.

En ce moment, les avocats, les tomates, les haricots verts, les aubergines, les courgettes (qui ressemblent plus à des courges), les poivrons, les pommes de terre, le chou, s'invitent sur les têtes des marchandes ambulantes. Du côté du verger, les pommes (importées d'Afrique du sud), les ananas, les bananes, les oranges, les poires. Et j'ai pu préparer un guacamole grâce à des citrons verts minuscules mais pleins de saveur.

Cuisiner devient incontournable pour moi qui avait plus ou moins déserté la cuisine depuis 10 ans, sans doute exténuée du traumatisme du macho qui me prenait pour sa ménagère et n'était jamais satisfait. 2 ans, c'est court et long à la fois. Je préférais donc me laisser porter par des mains expertes et me contenter du basique.

Pour ne pas restée enfermée dans ma tour, j'ai beaucoup marché au début. Avec les enfants, demandeurs aussi. Maintenant, je prends le taxi aussi, beaucoup. Mais je risque ma vie ! Ils conduisent vite. Ce sont de vieilles Toyota Corolla "tunées" pour certaines, défoncées pour beaucoup. Les taxis sont bleus, plus nombreux que jamais. Paradoxalement, on n'attend pas. Parfois, sur une banquette recouverte d'une moumoute qui me fait crever de chaud, je capte, le temps du trajet, RFI, la musique locale ou le bruit du vent par les fenêtres (mes cheveux s'en souviennent après)! J'aurai une voiture demain, ce qui va me donner un autre rapport à la ville encore. Une autre dimension.

Bayo! - au revoir!

 

Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Newsletter
Publicité